Justin Couet

Après plus de deux mois de coupure les joueurs de l’Echiquier Club Abigeois trépignent d’impatience. Tous ont revêtu leurs plus beaux autours et, licence en poche, ils se dirigent en masse vers la maison de quartier de Ranteil. Cette année, l’Open Tarn-Nord déménage et se déroule dans la périphérie d’Albi : qu’à cela ne tienne ! La salle est plus grande, plus belle et plus lumineuse, cela ne peut être qu’un bon présage.

Le samedi matin, personne ne manque à l’appel, nos aficionados sont dans les starting-blocks. Pierre Auréjac, arbitre bien connu des habitués, frappe le sol du théâtre des trois coups rituels et le rideau s’ouvre. Cette année Pierre n’est pas seul car Benny l’accompagne. Avec ses chemises aux couleurs chatoyantes, le jeune Mimizannais est venu apprendre des meilleurs, dans le but de pouvoir arbitrer et créer des tournois en nouvelle Aquitaine. Les acteurs prennent place, c’et le début du premier acte. Les principaux candidats se disputeront le premier rôle tout au long du week-end. Pierre-Yves Toulzac, déjà consacré trois fois consécutive est tête de série numéro deux. L’exploit d’une quatrième victoire est-il possible alors que le jeune cador Julian Guarrigue est présent ? Il n’est pas le seul danger pour le Maître Fide car de nombreuses pointures comme Mathis Serrier ou Nathan Grimault participent également à la compétition. Le premier acte se déroule sans heurts et tous les gros poissons accèdent au palier supérieur.

Benny Xandry, un arbitre haut en couleur.

Dès la deuxième ronde, des surprises attendent les spectateurs. Nicolas Arlabosse, favori pour le titre de champion du Tarn décide de s’arrêter là et de prendre deux byes. Nous le retrouverons en deuxième journée, afin de voir s’il a réussi à surmonter cette épreuve que représente la perte d’un point. L’Auscitain Jorge Devecchi doit également concéder un demi point ce qui ne peut que ravir ses concurrents, qui attendent la rude épreuve de la ronde trois avec impatience.

La dernière partie de la journée est la plus éprouvante car elle vient s’ajouter à six heures d’effort, de fatigue et parfois de déception. C’est aussi à ce moment là que l’écart de niveau entre les antagonistes des premières tables s’ammenuise. Par exemple à la table un, Julian Garrigue affronte Samuel Villeneuve, concurrent direct de Nicolas pour la consécration départementale. Le Gaillacois plie comme le roseau mais ne rompt pas. Il profite d’une erreur du jeune champion pour lui asséner un coup fatal. L’importance n’est pas de savoir qui a dominé qui, qui a eu plus de possession de balle ou bien qui a cadré le plus de tir. L’important c’est le résultat de l’affrontement. C’est donc Samuel qui remporte le match, en prolongations. Du côté albigeois, les vieux copains Jean-Michel et Philippe totalisent 2 points sur 3, de même que Félix et Christophe Granier. L’événement est créé par Mathis, qui avec 2,5 points a engrangé une nulle contre une 1918 et une victoire contre un 1844. Il est donc bien placé dans la course au titre !

Pendant un tournoi d’échecs, il faut bien dormir pour gagner, ne pas trop réfléchir et prendre un bon petit-déjeuner. Il faut croire que ceux de Samuel, Nathan et Pierre-Yves n’étaient pas assez protéinés, au contraire de ceux de Devecchi Jorge, Thibaut Vine et Antoine Denaes. Ces trois « outsiders » chamboulent le classement et permettent à Mathis Serrier de se placer en favori. Ils méritent notre admiration car battre ou annuler de tels adversaire n’est pas tâche aisée.

Après la pause repas, le dénouement semble approcher car Mathis Serrier est désormais seul en tête avec un demi-point d’avance sur l’Auscitain Jorge Devecchi, qui a profité de sa nulle lors de la deuxième ronde pour slalomer entre les leaders du classement général. Mathis a mis fin à l’épopée Vine, David n’a pas triomphé de Goliath. Jorge quant à lui est d’autant plus frais que sa cinquième ronde ne lui a posé aucun problème puisque son adversaire lui a généreusement offert un échec et mat avant le dixième coup, un événement un peu grotesque qui a crée un attroupement autour de la table numéro deux.

Dernière ronde, derniers soupirs, dernières joies : le tournoi touche à sa fin. Aux échecs la pièce se déroule en six actes et ce dernier est sur le point de se terminer. Les acteurs essaient de faire une dernière bonne impression avant le salut final. Mathis et Jorge signent une nulle rapide, ce qui permet au premier de gravir la plus haute marche du podium et de détrôner celui qu’on pensait régner pour toujours, le maître fide Pierre-Yves Toulzac. Nathan Grimault arrache la deuxième place malgré ses déboires de la ronde trois. Devecchi Jorge, invaincu, complète le podium.

Les lauréats rassemblés.
Le président Philippe Fabre et le jeune vainqueur du tournoi Mathis Serrier.
Le vainqueur des années passées, toujours souriant.

Côté albigeois, Mathis confirme son talent en devenir même s’il ne parvient pas à conquérir le titre. En effet, l’énergie lui a manqué et il ne signe qu’un timide 0,5/3 en deuxième journée. Sa performance à 1815 reste bien au dessus de son niveau. Félicitations ! Jean-Michel est le premier albigeois, il score 4 points sur 6 et une performance à 1853 : Albi est bien représenté, d’autant plus que Pierre-Louis, Felix et Christophe marquent 3,5 points. Les autres joueurs du club n’ont pas démérité pour autant et malgré leurs élos plus modestes, certains ont réussi à réaliser des performances bien supèrieures. Au niveau départemental c’est Nicolas Arlabosse qui remplace Justin Couët comme champion du Tarn, il a gagné ses quatres parties et ses deux byes lui ont suffi pour se classer cinquième.

Le champion départemental 2023 et le champion 2024 sur une même photo : la bataille sera rude en 2025.

L’Echiquier Club Albigeois adresse ses plus sincères félicitations aux joueurs et aux lauréats et donne rendez vous à tous les compétiteurs acharnés (ou pas) pour le 46ème open Michel De Baralle.

Justin Couët

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