Justin Couet

L’année 2024 est passée beaucoup plus vite que prévu, les fêtes de Noël ont filé à la vitesse de l’éclair et il faut maintenant retourner au train-train de la vie quotidienne. Heureusement, début d’année signifie aussi retour des compétitions. Le bal est ouvert par le traditionnel tournoi de blitz de l’épiphanie, qui a subi quelques petites modifications, afin de gagner encore en convivialité. C’est ainsi que Nicolas Arlabosse s’est infiltré, aux côtés de Gérard Lefèvre, Samuel Villeneuve et d’autres joueurs du département dans la salle du Patus Crémat. En plus d’avoir mangé toute la galette et bu tout le cidre, il remporte avec brio ce premier tournoi. Il ne concède pas un seul demi-point et écrase la concurrence avec férocité. 12 points sur 12 : personne n’arrive à la cheville de ce blitzeur invétéré, qui se rappelle avec amusement le marathon de blitz joué il y a quelques années avec Philippe. Les lumières de la maison de quartier finissent par s’éteindre et chacun rentre chez soi tout en sachant que c’est en interclubs qu’il faudra bientôt briller.

Patrice et Daniel en pleine réflexion…

La route est encore longue pour le maintien en Nationale 3 mais nos aficionados sont encore convaincus que « ça va passer large ». Il reste quatre rencontres et, pour être sauvés, deux points sont nécessaires. Il semble évident que l’équipe de Canohès se détache du lot et qu’il sera difficile de les vaincre mais les équipes de Pau Berlioz et Auch 2 sont des cibles de choix qu’il ne faut pas manquer.

C’est donc confiante que la petite troupe de joueurs se dirige vers Béziers. Tous savent ce qui les y attend : Les trois brasseurs. Eh oui, long déplacement oblige, nos téméraires aventuriers s’arrêtent pour casser la croute, ou plutôt la Poutine, au même restaurant qui nous avait tant porté chance l’année dernière. Malheureusement, Ludovic n’a pas le temps de commander l’Irish Coffee qui lui avait apporté la victoire contre le très fort joueur Anthony Pradere. À partir de ce moment, les choses vont de mal en pis. Au premier échiquier c’est la Bérézina pour Ludovic, son adversaire a changé d’ouverture entre les deux saisons et sa préparation tombe à l’eau. Il se retrouve dans une position délicate avec des pions passés au centre et doit abandonner rapidement. Charles au troisième échiquier subit aussi une cinglante défaite sur une sicilienne apparemment inoffensive. Un coup d’échec oublié et un sacrifice de tour réussissent à prendre la forteresse blanche. Du côté de Jean-Michel et Félix, au cinquième et septième échiquiers, l’espoir est présent. Jean-Michel attire son adversaire dans une position complexe et pleine de complications où les blancs semblent avoir l’avantage. Félix, quant à lui, lance une attaque vigoureuse sur le petit roque de son adversaire. Chez Justin, Gérard et Philippe, les positions sont solides même si Justin se retrouve avec le mauvais fou contre le bon. Aren au dernier échiquier souffre car toutes ses pièces sont recluses sur la dernière rangée. Il finit par succomber aux attaques répétées de son adversaire. Le score, 3-0, ne laisse déjà plus qu’une mince lueur d’espoir à laquelle nos joueurs se raccrochent. Cet espoir vient s’écraser contre le mur de la réalité lorsque Félix se fait mater. Il n’a pas réussi à saisir l’initiative dans une position complexe et son attaque s’est retourné contre lui. Les positions de roques opposés sont toujours à double tranchant et très difficiles à appréhender. Chacun se bat maintenant pour sa propre survie puisqu’il parait évident qu’ils ne pourront pas tous gagner et assurer le match nul. Philippe et Jean-Michel sont contraints par le jeu précis de leurs adversaires de signer les feuilles de partie et de se contenter d’un match nul. Philippe. Justin doit coucher son roi à cause d’un coup malencontreux. Gérard met son adversaire sous pression et tous pensent qu’il va réussir à marquer le premier, et seul, point de cette rencontre. Cependant, la finale est plus compliquée que nous le pensons et il doit lui aussi se suffire d’une partie nulle. La défaite est sévère mais nous savions que l’équipe de Canohès était très motivée. Il nous faudra absolument performer contre Pau Berlioz pour se maintenir.

C’est à Toulouse qu’a lieu la rencontre fatidique. L’équipe adverse est moins forte que nous et nous comptons sur le renfort de François. Il n’y a donc aucune raison de s’incliner. Tout semble bien démarrer et certains joueurs sont presque déjà gagnants dans l’ouverture. Seul François éprouve des difficultés à trouver des coups efficaces dans une sicilienne complexe. Jean-Michel asphyxie son adversaire lors d’une est-indienne parfaitement maitrisée. Félix, comme à Béziers, possède entre ses mains une attaque qui pourrait se révéler décisive. Philippe, tout comme Charles et Gérard, n’éprouve pas de difficulté particulière. La partie de Ludovic à l’inverse, fait un peu peur à voir mais personne ne s’inquiète. Ses gambits sont toujours originaux, mais efficaces. Alors que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quelques ombres commencent à obscurcir le tableau. En effet, Félix perd toute son initiative et se retrouve bloqué dans une finale aride qui ne peut déboucher que sur un match nul. Jean-Michel, voyant que son adversaire accélère le rythme par manque de temps, accélère lui aussi la cadence. Cette erreur de stratégie s’avère fatale et il tombe dans un piège tendu à la va-vite. Cette défaite n’annonce rien de bon pour la suite. Après cette première défaite, Ludovic et François doivent aussi s’incliner. Le premier perd tristement une pièce dans une position intéressante et regorgeant encore de possibilités tandis que le second abandonne dans une finale perdue, conséquence d’un milieu de jeu où il n’a pas réussi à libérer pleinement ses pièces. Pour limiter la casse, alors que Charles et Gérard signent la nulle, Philippe et Justin remportent leurs matchs. Une anglaise bien maitrisée de la part du benjamin de l’équipe et une partie où les pièces du président rayonnent ramènent le score de l’équipe à 3-2. C’est une défaite amère qu’ils subissent, car elle amenuise considérablement les chances de maintien des Albigeois. Pour ne pas descendre il sera nécessaire de battre Montauban et Auch lors du dernier week-end.

La réforme de l’elo mise en place par la FIDE chamboule un peu les stratégies de match et permet plus de créativité dans la composition des équipes. La décision est donc prise d’échanger Justin et François pour des questions de préparation. Les équipes montalbanaises et albigeoises se valent sur le papier, l’issue du match sera donc une affaire de détermination et de forme. Les parties qui opposent des joueurs de même niveau semblent toutes équilibrées et Félix a encore une superbe position qui permet créativité et dynamisme. Luis, à l’échiquier trois montre quelques signes de faiblesse et doit finalement s’incliner car son adversaire lui assène un sacrifice de dame fulgurant. C’est au bout de trois à quatre heures de jeu que se décident toutes les autres parties, en finale, comme c’est souvent le cas lorsque deux joueurs d’un niveau équivalent s’affrontent. Les fins de partie tournent court pour beaucoup de nos joueurs. Dominés par la technique de leurs adversaires, Justin, Ludovic et Gérard abandonnent. Ces défaites sont très dures à encaisser car elles signent la fin de l’aventure de Nationale 3. Même si Philippe gagne brillamment en finale et que Charles, Felix et François annulent, cela ne suffit pas à remonter le moral de l’équipe. C’est avec une infinie tristesse que tous ceux qui ont partagé cette aventure la voient se terminer mais c’est aussi avec fierté qu’ils contemplent le chemin parcouru. Tous les joueurs sans exception se sont battus comme des lions sur l’échiquier et ont partagé des moments uniques dans les voitures, les cafés et les restaurants.

Il reste une rencontre « pour du beurre » à jouer, puisque la descente est déjà actée. C’est à Auch que l’équipe termine sur une joyeuse note. Grâce aux gambits explosifs de Charles et Ludovic, aux victoires de Aren, Gérard et Félix, l’équipe inscrit le très beau score de 5-2 et tire sa révérence.

Les joueurs rassemblés pour le dernier resto de la saison.

L’équipe de N4 est aussi vouée à la relégation en régionale mais n’a absolument pas démérité puisqu’elle avait fort à faire depuis sa promotion. Ils finissent aussi l’année en feu d’artifice en annulant la forte équipe de Gaillac. Les belles performances de Mathis, Pierre et Alain sont à féliciter.

La saison d’interclubs 2023-2024 est maintenant terminée, nos équipes sont reléguées dans les divisions inférieures mais nul ne doute qu’elles sauront rebondir et surmonter cette mauvaise passe. Félicitations à tous les joueurs engagés durant l’année, aux capitaines et aux arbitres sans qui rien de tout ça ne peut exister. Les interclubs sont terminés mais le club ne ferme pas ses portes et les compétitions restent nombreuses. Durant le week-end de Pâques, Gaillac organise un tournoi de parties rapides et de nombreux opens longs vous attendent pendant les vacances et les week-ends à rallonge du mois de mai.

Justin Couët

2 commentaires sur “Interclubs : la descente aux enfers.

  1. Bravo Justin pour tes commentaires hauts en couleur. Un futur journaliste toi aussi ?
    Dommage pour cette saison, mais nul doute que les équipes vont remonter l’année prochaine.
    Bon vents à toi pour la prochaine année, où que tu sois.
    Alain

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